Jean de la Lune

Jean de la Lune


Reproduction interdite

Par une tiède nuit de printemps,
Il y a bien de cela cent ans
Que sous un brin de persil sans bruit
Tout menu naquit
Jean de la lune, Jean de la lune !

Il était gros comme un champignon
frêle, délicat, petit mignon
Et jaune et vert comme un perroquet
Avait bon caquet,
Jean de la lune, Jean de la lune !

Pour canne, il avait un cure-dents
Clignait de l’oeil, marchait en boitant
Et demeurait en toute saison
Dans un potiron
Jean de la lune, Jean de la lune !

On le voyait passer quelque fois
Dans un coupé grand comme une noix
Et que le long des sentiers fleuris
Trainaient deux souris
Jean de la lune, Jean de la lune !

Quand il se risquait à travers bois
De loin, de près, de tous les endroits
merles, bouvreuils sur leur mirliton
Répétaient en rond
Jean de la lune, Jean de la lune !

Quand il mourut chacun le pleura
Dans son potiron on l’enterra
Et sur sa tombe l’on écrivit
Sur la croix ci-gît
Jean de la lune, Jean de la lune.